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Qu’est-ce que les analogues de GLP-1 ?
Ozempic, Wegovy, Mounjaro… Ces noms ont fait une irruption remarquée dans les médias, les pharmacies et les réseaux sociaux. D’abord prescrits dans le cadre du traitement de diabète de type 2, ces médicaments, des analogues ou agonistes du GLP-1 (Glucagon-Like Peptide-1), sont aujourd’hui au cœur d’un phénomène mondial, tant médical que sociétal. En effet, leur indication dans le traitement de l’obésité est maintenant bien établie, leur efficacité dans la perte de poids a ouvert la voie à de nouveaux usages, parfois hors du cadre autorisé, suscitant un débat de fond sur leur encadrement.
Ces analogues sont des médicaments qui imitent l’action de l’hormone GLP-1 que l’on retrouve dans l’intestin, notamment après la prise alimentaire. Nous verrons plus en détails leur mode d’action dans la phase 2. On les retrouve la plupart du temps sous forme de solution injectable sous-cutanée quotidienne. Certains d’entre eux sont indiqués exclusivement pour le traitement du diabète de type 2 (Ozempic), d’autres exclusivement pour le traitement de l’obésité (Wegovy, autorisé en France depuis octobre 2024) et d’autres pour les deux intentions (Trulicity, Mounjaro, etc…).
Quelle est la place de ces traitements aux Etats-Unis ?
Aux États-Unis, l’usage a explosé : les prescriptions chez les personnes obèses non diabétiques ont bondi de 21 000 en 2019 à plus de 174 000 en 2023 (+700 %).
1 Une enquête de pwc a montré qu’entre 8 et 10 % des Américains prenaient des analogies de GLP-1 à la fin de 2024, tandis que 30 à 35 % souhaitent les utiliser.
2 Selon un article de Les Echos, plus de 100 millions d’Américains seraient éligibles au traitement.
Comment est prescrit le traitement et par qui ? Quel est la place du professionnel de santé dans le parcours de soin des patients GLP-1 ?
En France, le cadre réglementaire est plus strict qu’aux Etats-Unis : prescription médicale obligatoire, remboursement non autorisé, et prévention sur les mésusages. Contrairement aux dérives constatées aux États Unis ou au Royaume Uni (usage chez les adolescents, injections à visée esthétique chez des personnes n’étant pas en situation d’obésité ou de surpoids, qui n’ont pas de problème de santé liés au poids), l’ANSM insiste sur une prescription médicale encadrée ne pouvant être réalisée que par des médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition dans un premier temps. L’agence recommande d’ailleurs aux médecins de se conformer au parcours de soin de la Haute Autorité de Santé (HAS) et indique que ces médicaments doivent être utilisés uniquement en deuxième intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique. A l’occasion de l’inauguration d’une extension de l’usine Novo Nordisk qui fabriquera notamment Wegovy, le ministère de la santé a exprimé ce 26 mai 2025 son souhait d’étendre la prescription des analogues de GLP-1 dans le cadre d’un traitement pour l’obésité aux médecins généralistes.
Que ce soient les prescripteurs ou les accompagnateurs, les professionnels de santé ont un rôle très important à jouer dans le parcours de soin des patients traités. Une étude récente de mai 20256 souligne notamment l’importance du rôle du pharmacien clinicien et du diététicien :
Qui peut en bénéficier ?
Selon l’Assurance Maladie, en France, le traitement est réservé, en deuxième intention, aux adultes de moins de 65 ans, ayant un indice de masse corporel (IMC) ≥ 35 kg/m², après échec des approches non médicamenteuses (prise en charge nutritionnelle, en association à un régime hypocalorique et à une activité physique). Aux États-Unis, les indications sont plus larges, couvrant l’obésité et le surpoids (IMC≥30 kg/m² pour l’obésité et IMC≥27 kg/m² pour le surpoids avec au moins une comorbidité liée au poids (hypertension artérielle, diabète, etc..).7
Qu’en est-il de la prévention ?
L’essor des analogues du GLP1 soulève une question de fond : le développement de ces traitements pharmacologiques risque-t-il de reléguer au second plan les politiques de prévention nutritionnelle ?
En France, la prévention reste pourtant un pilier de la politique de santé publique. Des plans comme PNNS, des stratégies comme la SNANC, des mesures fiscales (taxe soda), ou les dispositifs de type Nutri-Score ont été déployés pour encourager une alimentation plus saine.
Dans une tribune publiée dans Le Monde le 14 avril 2025, Mathilde Touvier, Serge Hercberg et Jean-David Zeitoun, spécialistes de la nutrition, insistent sur le fait que la prévention doit rester une priorité :
« Il faut aller plus loin pour limiter l’accès et l’exposition aux aliments gras, sucrés, salés et ultra transformés. »8
De ce fait, il apparait intéressant de conclure que les deux approches, thérapeutique et préventive, ne s’opposent pas, elles se complètent. Le recours aux analogues de GLP-1 ne doit pas être perçu comme une alternative à une politique nutritionnelle ambitieuse, mais plutôt comme un outil parmi d’autres dans une réponse globale à l’épidémie d’obésité. La prévention reste essentielle pour limiter l’incidence des cas futurs, tandis que les traitements répondent à des situations déjà installées.
En synthèse !
Les analogues du GLP1 représentent une avancée majeure dans la prise en charge de l’obésité et du diabète, mais leur déploiement reste strictement encadré en France et réservé à un nombre restreint de patients, complémentaire aux mesures de prévention, et implique un suivi médical pluridisciplinaire.
Quels sont les modes d’action ?
Le GLP-1 est une hormone naturellement sécrétée par l’intestin après les repas. Son rôle principal est de stimuler la sécrétion d’insuline en réponse au glucose9, mais il influence aussi plusieurs fonctions clés de la digestion : il ralentit la vidange gastrique10 et envoie au cerveau des signaux de satiété11. En mimant cette hormone, les analogues du GLP-1 réduisent significativement la sensation de faim, tout en maintenant un bon contrôle glycémique.
Des études cliniques ont montré que certains patients sous Wegovy ou Ozempic pouvaient perdre jusqu’à 15 % de leur poids corporel en moyenne en quelques mois, en plus de préconisations alimentaires et d’activité physique. Les patients prenant Mounjaro pouvaient perdre jusqu’à 21% de leurs poids de base. Mais au-delà des chiffres, ce sont les comportements alimentaires qui changent : moindre appétit, dégoût pour certains aliments riches, voire désintérêt global pour la nourriture.12
Y-a-t-il des effets secondaires ?
Oui, il y a des effets secondaires à la prise des analogues de GLP-1. Ceux-ci sont principalement gastrointestinaux : nausées, vomissements, diarrhées, ballonnements, constipation. Ces effets semblent transitoires, d’intensité légère à modérée et surviennent principalement lors de l’instauration et de la montée en dose du traitement. Des cas de calcules biliaires ont également été relevés en cas de perte de poids rapide. Des recommandations sont faites aux professionnels de santé dans l’accompagnement du traitement des analogues de GLP-1 et notamment dans la gestion des effets secondaires. L’approche proposée dans la publication citée est basée sur les trois « E » : Education et explication, escalade vers une dose appropriée et gestion Efficace des effets secondaires gastro-intestinaux.
Que se passe-t-il après l’arrêt du traitement ?
L’arrêt des traitements entraîne très souvent une reprise du poids perdu. Une méta-analyse récente a compilé les données de 44 études et de 6 essais cliniques. Elle révèle qu’en moyenne, jusqu’à 75,6 % du poids perdu peut être regagné après l’interruption du traitement, généralement sur une année. Après un an, seuls 40 % de la perte initiale sont maintenus en moyenne.
Ces résultats soulignent que les analogues du GLP1 ne constituent pas une solution ponctuelle. Pour préserver les bénéfices à long terme, un accompagnement médical, nutritionnel et comportemental est indispensable. Les professionnels de santé insistent sur l’importance d’un suivi rigoureux, d’autant que les signaux régulés par les GLP1 (appétit, satiété, vidange gastrique) cessent une fois le traitement arrêté, rendant les risques de rechute importants.
Quels impacts sur les comportements alimentaires et les habitudes de consommation ?
Pour les entreprises agroalimentaires, ce phénomène des analogues du GLP1 n’est pas anodin et constitue un signal d’alerte. Ces traitements entraînent une perte d’appétit, une satiété précoce, voire un désintérêt pour la nourriture, en particulier les produits gras, sucrés ou ultra-transformés.13 À mesure que l’adoption de ces médicaments s’élargit, ces effets physiologiques se traduisent déjà par une baisse mesurable de la consommation, notamment aux Etats-Unis. Cela pourrait à terme peser sur les volumes de ventes, en particulier dans les segments liés au snacking, aux produits sucrés ou gras, ou aux boissons sucrées.
Plusieurs études convergent pour étayer ces conclusions. Une analyse de l’université Cornell en partenariat avec l’université Purdue a montré que les ménages américains, avec au minimum une personne sous traitement GLP1, réduisaient leurs dépenses alimentaires de 5,5 % en moyenne dans les six mois suivant l’initiation du traitement, touchant principalement les produits de snacking et les aliments plaisir.14 De son côté, KPMG estime que les patients GLP1 consommeraient 21 % de calories en moins chaque année, et dépenseraient jusqu’à 31 % de moins en épicerie par mois, soit une perte estimée à 48 milliards de dollars par an à l’horizon 2034 pour le secteur agroalimentaire américain.15
Le cabinet EY confirme cette tendance : d’après leur enquête auprès de 1 700 consommateurs, incluant des utilisateurs de GLP-1 et des non-utilisateurs, les patients utilisateurs réduiraient leurs apports caloriques de 30% entrainant une perte de poids de 5 à 15 %. Cette tendance pourrait entraîner 12 milliards de dollars de pertes dans l’industrie du snacking sur 10 ans.16 Enfin, PwC ajoute que les catégories les plus affectées sont les boissons sucrées, l’alcool, les snacks salés et les aliments ultra transformés.17
Autrement dit, si l’adoption de ces traitements se généralise en France comme aux Etats-Unis, c’est tout un pan de l’offre agroalimentaire, celui axé sur le plaisir rapide et les produits transformés, qui pourrait voir ses volumes diminuer, obligeant les entreprises à adapter leur stratégie d’innovation, de formulation et de marketing.
Quel impact sur l’offre alimentaire et l’innovation ?
Les analogues de GLP1 représentent bien plus qu’une révolution thérapeutique : ils bousculent en profondeur le rapport à l’alimentation. Pour l’industrie agroalimentaire, cet essor pose un double défi : s’adapter à des consommateurs qui mangent moins… tout en proposant activement une offre plus saine et fonctionnelle.
Face à la perte d’appétit induite par ces médicaments, certaines industries n’ont pas tardé à réagir. En 2024, Nestlé a lancé aux États-Unis la gamme Vital Pursuit, pensée pour les personnes sous GLP1 : portions réduites, riches en protéines, en fibres, faciles à digérer. Le message est clair : accompagner le changement plutôt que le subir.
Cette tendance annonce une nouvelle ère du marketing et de l’innovation : celle des produits “GLP1 friendly”. Cela pourrait favoriser l’innovation vers des produits plus petits mais compacts, équilibrés, et appétants. C’est le cas du groupe australien Conagra Brands qui a ajouté le tag « GLP-1 Friendly » sur 26 articles de sa gamme d’aliments surgelés Healthy Choice. Celui-ci est conçu pour aider les consommateurs à identifier facilement les repas faibles en calories, riches en protéines et source de fibres.18
Qu’en est-il de la responsabilité alimentaire ? Cette tendance peut-elle remettre en question les engagements des marques en matière de nutrition ?
L’arrivée des traitements à base de GLP1 ne doit pas être perçue comme une échappatoire aux efforts engagés dans la prévention et la qualité nutritionnelle. Bien au contraire, elle appelle les entreprises agroalimentaires à redoubler de vigilance. Car si ces médicaments modifient les comportements alimentaires (réduction de l’appétit, moindre attrait pour les produits gras ou sucrés), ils ne remplacent pas les actions de fond : éducation nutritionnelle, amélioration des recettes, lutte contre l’excès de sucre, de sel et de graisses saturées.
La responsabilité des marques est donc double. D’une part, ne pas relâcher les efforts de reformulation et d’engagements nutritionnels. D’autre part, innover pour accompagner ces nouveaux usages : en proposant des produits plus digestes, plus denses en nutriments, adaptés à des consommateurs ayant moins faim ou des besoins spécifiques.
Pour vous aider à décrypter ce phénomène et adapter votre stratégie, votre offre, ou votre communication, contactez nous à : ac.petitcol@proteinesxtc.com ou au 01 89 29 94 38
Manon Bonnot
Consultante Ingénieure chez ProtéinesXTC.
Eternelle enthousiaste, convaincue que bien manger est un acte de santé pour le corps et pour la planète, grande fan des combos sucrés-salés